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Malaise des maires : les signaux d’alerte se multiplient

Que les maires des vingt-six villes et villages de Muretain Agglo (Haute-Garonne), une communauté d’agglomération située au sud de Toulouse, décident de fermer leur mairie une journée, jeudi 7 novembre, pour protester contre les restrictions budgétaires imposées par l’Etat est un geste fort. C’est surtout un signal de plus de la « fatigue républicaine » de ces élus locaux.
L’élément déclencheur est très directement lié aux 5 milliards d’euros d’économies que le gouvernement demande aux collectivités locales en 2025. D’autres communes de l’agglomération toulousaine, comme Colomiers, Ramonville et même Toulouse, s’associent à la protestation, tout comme le conseil départemental de Haute-Garonne et le conseil régional d’Occitanie – sans pour autant fermer leurs services.
Mais cet effort financier, très mal vécu par les élus locaux qui l’estiment injuste, n’est qu’une difficulté de plus pour des maires qui n’en manquent pas. Mardi 5 novembre, lors d’une conférence de presse de présentation du congrès de l’Association des maires de France (AMF), qui aura lieu du 19 au 21 novembre à Paris, son président, David Lisnard, a rappelé ce qu’est « la réalité » du « plus beau des mandats ». « Une joie », a confié l’édile (Les Républicains) de Cannes (Alpes-Maritimes). Mais, pour reprendre une réplique célèbre des films de Truffaut, « c’est une joie et une souffrance ».
Le président de l’AMF a évoqué « les difficultés de compatibilité avec la vie personnelle ». Il a rappelé qu’un maire est « toujours connecté » : « Vous êtes maire jour et nuit. » Il y a également celles liées « à la montée de l’incivisme » chez des citoyens « qui se comportent parfois en ados capricieux », qu’il s’agisse des dégradations dans l’espace public, de la « violence sur les réseaux sociaux, le dénigrement », sans compter la violence physique. M. Lisnard a évoqué, « sur les deux dernières années, une augmentation cumulée de plus de 50 % des faits de violence contre les élus locaux ».
Il est de plus en plus difficile d’être maire en France. Les principaux intéressés affirment qu’ils n’ont plus les moyens d’agir, notamment du fait du poids des normes. « La recentralisation juridico-administrative » opérée par l’Etat est « la première source de leur découragement », a affirmé David Lisnard. De fait, les démissions ont tendance à s’accélérer : 41 par mois, « c’est deux fois plus que la décennie précédente », a-t-il pointé.
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